Paramétrages de cookies

×

Cookies fonctionnels

Ce site utilise des cookies pour assurer son bon fonctionnement et ne peuvent pas être désactivés de nos systèmes. Nous ne les utilisons pas à des fins publicitaires. Si ces cookies sont bloqués, certaines parties du site ne pourront pas fonctionner.

Contenus interactifs

Ce site utilise des composants tiers, tels que ReCAPTCHA,  ou Calameo, qui peuvent déposer des cookies sur votre machine. Si vous décider de bloquer un composant, le contenu ne s’affichera pas

Session

Veuillez vous connecter pour voir vos activités "!"

Autres cookies

Ce site web utilise un certain nombre de cookies pour gérer, par exemple, les sessions utilisateurs.

Ordre du jour national pour la journée de commémoration

« Cent villes, cent héros, cent drapeaux »

Le 6 septembre 2014, à Béziers

Ordre du jour de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les élus,

Monsieur le général, président national de la mission centenaire de la Grande Guerre

Mesdames et Messieurs les représentants du monde combattant,

Officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux, légionnaires et soldats,

Mesdames et Messieurs,

Il y a un siècle, le déclenchement de la Première Guerre mondiale unissait les Français dans l’une des plus terribles épreuves que l’Histoire devait leur réserver.

Cent ans après, nous nous rassemblons – comme ils l’ont fait –, aux endroits même où ils se sont mobilisés, pour honorer la mémoire de ceux qui sont partis au front et qui, pour beaucoup, n’en sont pas revenus.

*

Le maréchal-des-logis Aimé Lagarde se trouvait parmi eux.

Au mois d’août 1914, Aimé Lagarde a répondu à l’appel du devoir en reconnaissant comme sien, ici même, l’étendard du 1er Régiment de hussards, qui tenait garnison à Béziers.

Souvenons-nous.

Aux premiers jours de septembre, les forces allemandes viennent de repousser les armées françaises, britanniques et belges. Paris est désormais menacé. A moins d’un sursaut national, la France risque de perdre la guerre en un mois.

Ce sursaut, c’est la bataille de la Marne, qui va permettre à l’armée française, animée du plus beau courage, et portée par toute la Nation, de faire volte-face et de rétablir le front à l’est de Paris. Avec ses camarades, Aimé LAGARDE, alors jeune brigadier de 22 ans, en sera l’un des héros, avant, ensuite, de poursuivre le combat trois années durant. Ainsi, le 4 juillet 1916, après avoir contribué héroïquement et sous le feu de l’ennemi au franchissement de l’Aisne par son unité, il reçoit la croix de guerre avec citation à l’ordre de la brigade.

Cette même année, le commandement recherche des volontaires comme pilotes des tous premiers avions. Aimé Lagarde, est ce ceux-là et obtient ainsi son brevet de pilote à Chateauroux en janvier 1917. Il intègre ensuite l’escadrille F7 et les missions aériennes se succèdent sans relâche. C’est lors d’une mission de reconnaissance qu’il perd la vie aux commandes d’un Paul Schmitt aux environs d’Ermenonville, dans l’Oise, le 14 juin 1917. Son corps est rendu à sa famille et enterré au cimetière de Béziers. Il est cité à l’ordre de l’armée pour son dévouement absolu et l’exemplarité qu’il incarne. La Médaille militaire, « la médaille des braves », lui est décernée à titre posthume le 6 février 1921.

Hussard héroïque au début de la guerre, le maréchal-des-logis pilote aviateur Lagarde meurt en pionnier de ce qui deviendra ensuite l’armée de l’air, dont nous marquons les 80 ans cette année.

Cent ans ont passé. Dans la famille LAGARDE, le souvenir du sacrifice d’Aimé est resté vif. Mais, avec le temps, la douleur du deuil a fait place à la fierté d’un destin familial à jamais mêlé à celui de la Patrie.

En ce jour où nous commémorons le début de la bataille de la Marne, à l’appel des armées françaises, la Nation salue chacun de ces combattants morts pour la France, à l’exemple du maréchal-des-logis LAGARDE.

Des hommes les plus humbles, disparus dans l’anonymat des tranchées, aux figures les plus illustres, tous ont été les héros d’un pays, la France, entraînée vers l’abîme par la folie d’une époque, et qui n’aurait pu y échapper sans la bravoure de ses soldats.

*

Le centenaire de la Première Guerre mondiale est un temps de rassemblement. Rassemblement des Français, rassemblement des Européens, et de tous ceux qui ont trouvé dans ce drame universel les raisons de mener un autre combat, pour la liberté, la paix et la sécurité, pour la fraternité des nations et l’amitié entre les peuples. Ce combat est celui de la France. C’est celui de nos armées.

C’est pourquoi nos soldats, comme aujourd’hui, ici, au travers du 2e régiment étranger d’infanterie, sont au cœur des commémorations. Héritiers des poilus de 1914, ils font vivre au présent les valeurs que leurs aînés ont portées sur tous les fronts de la Grande Guerre : le courage et la volonté, la fraternité d’armes, le sens du devoir et du bien commun.

Le Poilu de 1914 n’est pas très différent du soldat de 2014 : tous deux sont animés par ces valeurs intemporelles. Tous deux ont en héritage le sacrifice de leurs anciens qui se sont battus pour la Liberté. Tous deux, enfin, portent l’espérance d’un pays déterminé à gagner, non pas seulement la guerre, mais aussi la paix !

Car le temps des ambitions conquérantes est bel et bien passé. La seule conquête que nous ambitionnons est celle de la paix. Mais cette paix a toujours été fragile et se préserve au quotidien. Elle se construit dans la durée. C’est la mission difficile, essentielle, que nos forces remplissent en tous temps et tous lieux, qu’elles soient engagées en Afghanistan, au Mali, en Centrafrique ou sur d’autres théâtres d’opérations.

*

Aussi tragique qu’elle fût, avec son cortège de destructions et de morts, la Grande Guerre a également été un trait d’union entre les Français, d’abord dans le temps de la guerre, mais aussi – comme aujourd’hui – dans le temps de la mémoire.

Entretenir la flamme du souvenir, ce n’est donc pas seulement honorer les combattants morts pour la France. C’est aussi perpétuer les valeurs qu’ils ont défendues par les armes, et que nos soldats continuent de porter, avec bravoure et dévouement, sur tous les fronts où ils sont engagés, toujours en notre nom.

Dans la solennité de cette cérémonie, en honorant ceux qui ont défendu notre liberté hier, nous saluons aussi ceux qui défendent notre sécurité aujourd’hui.

Honneur aux combattants de la Grande Guerre !

Honneur à tous les soldats de France !

Ils sont les héros d’une même Histoire, celle qui fait de la France une grande nation, qui prend aujourd’hui ses responsabilités chaque fois que ses intérêts de sécurité et que ses valeurs sont menacés, et qui, en rappelant son attachement à une Défense forte, continuera de le faire demain.

        

Vive la République !

Vive la France !