Adjudant-Chef Théodore GUEGAN

Il m’appartient de vous décrire le parcours militaire de Théodore GUEGAN à double titre :

- En tant que Président du Comité d’Entente car Théodore – je vais dire Théo comme nous le disons toutes et tous habituellement – a servi le Comité d’Entente en tant que coordinateur des cérémonies pendant 20 ans de 1989 à 2009.

- Ensuite en tant que camarade de promotion de Christian, un de ses fils. Le monde est petit comme nous le disons : J’ai fait la connaissance de Christian à l’École Militaire de Strasbourg où nous étions dans la même chambrée pour préparer le concours qui devait nous permettre d’intégrer l’École Militaire Inter Armes et de devenir officier.

Nous l’avons réussi tous les deux et ensuite nos carrières ne nous ont pas permis de nous revoir, Christian ayant bourlingué dans les Troupes de Marine et moi dans l’Aviation légère de l’Armée de Terre comme pilote de combat.

Arrivé à Marsillargues en 2007, j’ai intégré l’Union Nationale des Combattants de Lunel et, en regardant la liste des adhérents, j’y ai trouvé un certain Théodore GUEGAN. Je l’ai immédiatement appelé pour une levée de doute … Il était bien le papa de Christian !

Si on nous avait dit, alors que nous étions jeunes élèves officiers, que je serai un jour Président de l’UNC de Lunel et que j’aurai Théo comme adhérent, nous aurions bien ri Christian et moi !!

Dès lors vous comprendrez que des liens particuliers se sont créés entre nos deux familles.

D’origine bretonne, Théo avait un rapport particulier avec mon épouse, Gilda, qu’il appelait « ma petite bretonne » et devant laquelle il ne pouvait s’empêcher d’utiliser quelques termes de langage breton (qu’il était souvent le seul à comprendre …) Ce sont de bons souvenirs.

Je reviens à Théo et à son passé militaire qui aura duré 35 ans.

Théodore GUEGAN est appelé à ses obligations militaire le 1^er septembre 1952.

Il sera incorporé en Allemagne au sein de régiments de différents régiments de tirailleurs marocains, le 5^ème, le 7^ème et le 4^ème. Il y restera jusqu’à son grade de sous-officier supérieur et effectuera ainsi 12 ans au sein de l’Armée d’Afrique.

Au cours de cette période, il participera à deux reprises à la Guerre d’Algérie :

• De 1955 à 1956 dans les Aurès de NEMENTCHAS et du CONSTANTINOIS,
• De 1959 à fin 1961 en KABYLIE où il sera blessé et rapatrié sanitaire.

Il aura ainsi effectué 3 ans et 8 mois au sein de ces compagnies en opération de Guerre.

De retour en Allemagne fin 1961, il est en garnison à DONAUESCHINGEN où il passera du 4^ème Régiment de Tirailleurs Marocain au 110^ème Régiment d’Infanterie Motorisé.

Recruté dans la seule promotion Internationale de Moniteurs d’Éducation Physique à Antibes de 1957 à 1958, il en sort 4^ème mais se blesse gravement à la colonne vertébrale au cours d’une démonstration aux barres parallèles à l’issue de sa scolarité. Il subira, suite à cet accident, jusqu’à 5 opérations qui l’affaibliront et le feront souffrir sur ses vieux jours.

Cette formation sportive explique qu’il tiendra le poste d’officier des sports dans ces deux régiments en Allemagne. Il mènera ainsi le Tirailleur RADHI à devenir champion olympique à Rome dans l’épreuve du Marathon et son régiment, le 4^ème RTM, à gagner le championnat du monde de Pentathlon militaire.

Dans le cadre civil, il devient l’un des premiers professeurs de sport des écoles françaises de Donaueschingen où il prend en charge la formation de 300 élèves.

Durant cette période, son sens de la pédagogie l’amène à instruire une Cie allemande en sport militaire et à organiser des démonstrations en parcours du combattant et tir aux armes individuelles.

Au cours de sa période au sein du 4^ème RTM, l’Adjudant GUEGAN expérimente également le procédé de patrouilles en profondeur dans le cadre de la guerre froide contre les russes et en deviendra le chef en première expérimentation.

Par la suite, il enchaîne de nombreuses mutations :

- En 1969, il est affecté au Centre Commando de Vieux-Brisach en tant qu’Adjudant-chef moniteur commando.

- En 1970, il rejoint l’École d’Application de l’Infanterie à Montpellier en qualité de porte fanion et d’attaché privé auprès du Gal de Division BIARD.

- En 1972, retour en Allemagne à Berlin où il est affecté en tant que chef du secrétariat du Groupement des Services.

- En 1975, il est muté à Baden-Baden en tant que chef de la section circulation à la justice militaire.

- En 1977, il rejoint DIJON où il est affecté en tant que chef du secrétariat de la Sécurité Militaire.

- En 1979, Il est affecté à LYON auprès du Gal de Corps d’Armée FUHR et il sera attaché, par la suite, en tant qu’aide de camp, au services de 4 généraux différents commandants la 14^ème Division d’Infanterie.

Ces différentes missions l’amèneront à se rendre au LIBAN en 1982 au sein de la Force d’interposition à Beyrouth avec le Gal de Division RABOT.

- En 1983, il reste à LYON mais devient aide de camp du Gouverneur Militaire, le Gal d’Armée BOONE ARBOTE de la PEROUSSE qui, à son départ, le recommande au nouveau Gouverneur Militaire, le Gal de Corps d’Armée CUQ.

- En 1987, atteint par la limite d’âge supérieure de son grade, 55 ans, il quittera le service actif après 35 années passées au service de la France.

Au cours de sa carrière, ses compétences sportives lui valurent de nombreux titres inscrits à son palmarès. Il a eu de nombreux titres en tant que champion de tir à l’arme de poing, mais aussi en Cross où il a été 5 fois champion de la 5^ème région militaire en catégorie Vétéran 1, 6^ème au championnat de France de Cross et champion du semi-marathon dans la même catégorie. Il brillait également en cyclisme où il a remporté toutes les courses durant son passage à la 5^ème Région Militaire de Lyon.

Théo était un sportif émérite malgré ses blessures et un taux d’invalidité de 75%.

L’Adjudant-Chef Théodore GUEGAN était titulaire de plusieurs médailles :

- Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 29 août 2016 – Médaille remise par son fils Christian au monument aux morts de Lunel avec Moussa HAROUNE en tant que porte-drapeau de la LH et moi-même comme porte coussin. Un excellent souvenir !

- Il était titulaire de la Médaille Militaire depuis 1967

- Il a été fait Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 1986,

Il était également titulaire :

• De la Croix de la Valeur militaire avec deux citations en Algérie,
• De la Croix du Combattant,
• De la médaille Outre-mer avec l’agrafe LIBAN,
• De la médaille de la reconnaissance de la nation,
• De la médaille commémorative AFN,
• De la médaille de la FINUL,
• De la médaille d’Argent de la Jeunesse et des sports.

Engagé par ailleurs dans le milieu associatif à Lunel pendant 20 ans à l’issue de sa carrière, il a essentiellement œuvré au sein du Comité d’Entente où ses capacités d’organisation et ses connaissances du protocole ont fait des cérémonies de Lunel une référence dans le département.

En décembre 2004, cet engagement auprès de la municipalité lui a valu de recevoir des mains de Mr Claude ARNAUD, alors Maire de Lunel, la médaille de la ville.

Nous ne sommes pas prêts de t’oublier Théo. Tu as tout notre respect et toute notre amitié.

Au revoir l’ami.

Francis GARNIER

Président du Comité d'Entente des associations patriotiques et d'anciens Combattants de LUNEL