Paramétrages de cookies

×

Cookies fonctionnels

Ce site utilise des cookies pour assurer son bon fonctionnement et ne peuvent pas être désactivés de nos systèmes. Nous ne les utilisons pas à des fins publicitaires. Si ces cookies sont bloqués, certaines parties du site ne pourront pas fonctionner.

Contenus interactifs

Ce site utilise des composants tiers, tels que ReCAPTCHA,  ou Calameo, qui peuvent déposer des cookies sur votre machine. Si vous décider de bloquer un composant, le contenu ne s’affichera pas

Session

Veuillez vous connecter pour voir vos activités "!"

Autres cookies

Ce site web utilise un certain nombre de cookies pour gérer, par exemple, les sessions utilisateurs.

Lieutenant-Colonel Christian MILHE de SAINT VICTOR 1919 – 2014

Par Christian MERCIER ami et Frère d'Arme méhariste, tous deux princes du désert... de la Mauritanie à Djibouti !

Sollicité pour tracer quelques lignes sur la vie de notre « Doyen » je ne peux que rappeler deux sortes de souvenirs ; l'un ayant trait à sa riche histoire de Soldat, l'autre à sa seconde carrière entamée après avoir « posé » l'uniforme.
Le Jeune de Saint VICTOR prépare Saint Cyr quand, en 1939, la France est envahie. Il s'exile à Aix en Provence. Lorsque l'ennemi franchit la ligne de démarcation, il doit faire mouvement en Afrique du Nord, à Cherchell certainement. De Saint VICTOR ne reverra ses parents qu'en décembre 1944. Dans ses cantines il transporte ses fidèles et précieux dictionnaires d'étudiant, de Latin et de Grec, qui ne le quitteront jamais.
Officier de la « Coloniale » il servira au Niger et en Tunisie ; son second séjour le conduit en Mauritanie pour y vivre une expérience qui marque une vie. Dans cette colonie qui n'est qu'un grand désert il est affecté près de la capitale...Atar et prend les fonctions de chef de poste à Chinguetti. Si ce village ne compte que quelques centaines d'âmes il joue beaucoup pour ce qui est de l'histoire de l'Islam lors de l'expansion des fidèles de Mahomet, avec les confréries de moines guerriers – Almoravides puis Almohades – qui vont atteindre le point le plus au sud de l'Afrique : Chinguetti ! Ils s'installeront ensuite en Andalousie de 1061 à 1269 !...
Avec une poignée de méharistes et de goumiers le jeune officier va vivre quelque chose de particulier propre à cette époque. Chef de poste il faut administrer la population nomade, la soigner, rendre la justice, faire régner l'ordre autour des puits, contrôler les caravanes, organiser les marchés, établir les identités.....
Chinguetti, petite palmeraie avec ses salines et ses peintures rupestres a été un grand centre commercial et une importante université du monde musulman. Dans la mosquée avec son haut minaret bâtie en pierres sèches sont entreposés de nombreux et très anciens corans ainsi que des précis de sciences et de mathématiques. Saint VICTOR poursuit son apprentissage de l'arabe et de l'Hassanya la langue des Maures. Il en profite aussi pour écrire de très beaux poèmes agrémentés de dessins (palmeraie, caravanes, ciel étoilé, visages....) de grande valeur. Ce séjour le marquera profondément et il régalera avec ses récits... sa famille et ses amis.
Puis ce sera la poursuite de sa carrière coloniale : Indochine, Martinique, Algérie. Partout il manifeste ses qualités d'officier et de soldat.
Au moment de retrouver la vie civile Monsieur de Saint VICTOR ne peut rester inactif. Il décide de se consacrer aux jeunes de son pays. Très instruit et très cultivé il enseigne à Montpellier dans un lycée privé en contrat avec l'Etat. Toujours calme, souriant, avenant, sans jamais hausser le ton il fait passer son message. Ses élèves se souviennent d'un excellent professeur d'histoire et de géographie. Ses amis se rappellent des conférences de premier ordre que ce grand lettré donnait sur l'histoire ancienne grecque ou latine.
Il réserve aussi beaucoup de son temps à la paroisse de la cathédrale de Montpellier où il œuvre dans de nombreuses activités.
Proche et bienveillant avec son admirable épouse, ses enfants, leurs conjoints, ses petits et arrières petits enfants...il aime se retirer sur la fin, dès qu'il le peut, dans l'arrière pays héraultais, sa campagne...
Il laisse le souvenir d'un grand soldat, un fin lettré, un chef de famille attentionné, un honnête homme dévoué aux autres, un chrétien, un catholique fervent.