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DERRIEN francois

François DERRIEN

St Michel, patron des parachutistes, devait aimer François Derrien. 23 ans d’affilé dans les unités parachutistes, c’est exceptionnel.

François est né en 1938 à St Pol de Léon, dans le Finistère, où la langue bretonne était encore d’usage courant.

Son père était ouvrier agricole et maraîcher.

Nanti de son certificat d’études primaires, le  fils traversait la Manche avec son papa pour vendre au Pays de Galles, en Grande-Bretagne, les fameux oignons rosés de Roscoff, aujourd’hui en  AOC.

François avait l’esprit aventureux  et le gout du risque.  Avec l’autorisation de son père, d’accord pour canaliser son énergie, il signe un engagement de 3 ans en janvier 1957 pour le Centre d’Instruction et de Transit des Parachutistes Coloniaux à Bayonne.

Après six mois d’instruction très dense et rude, breveté parachutiste et portant fièrement  le béret rouge si convoité, ayant encore dans les oreilles le bruit des chaînes de la tour de saut de Pau, et le cri affectueux du moniteur, en bas, « Envoyez le cadavre ! »,  il est affecté  en juillet 1957 au  3ème RPima, dont la Base arrière est à Sidi Ferruch, proche d’Alger. La plupart des hommes du rang sont des appelés. Son chef, le lieutenant-colonel Bigeard,  en a fait des combattants d’élite.

Derrien est affecté à la 4ème Cie, capitaine FLORES, dit « Birhakeim »,  dans la section de l’adjudant Hubert LAME,  Grand-croix  de la Légion d’Honneur, décédé en 2018, à la longue expérience guerrière  acquise au cours  des campagnes de France et d’Allemagne et de 3 séjours en Indochine, chef qui restera pour lui un modèle.

Il participe à la brillante opération de Timimoun le 21 novembre 1957 montée par Bigeard, dans l’Adrar, dans les territoires du Sud, partie du Sahara, effectuant un saut opérationnel à Hassi Rambou, et à toutes les opérations de son régiment jusqu’en janvier 1960, en fin de contrat. Deux citations à l’ordre du régiment ornent sa Valeur Militaire,

Je cite :

« Tireur au fusil-mitrailleur calme et courageux, au cours de l’accrochage du 8 avril 1958 dans l’oued Mechra, a par la précision de son tir, neutralisé un groupe rebelle, permettant ... la récupération d’un fusil-mitrailleur. »

« Parachutiste ardent et courageux... s’est à nouveau distingué par son remarquable sang-froid le 11 octobre 1959 à Alger en ceinturant et en maîtrisant un terroriste qui cherchait à s’enfuir après avoir lancé une grenade dans la foule. »

Civil, mais pas pour longtemps, le 1ére classe DERRIEN rengage à nouveau pour la brigade Para d’Outre-mer  en juillet 1960 et enchainent les séjours loin de la métropole.

Jésus-Christ, qui, comme chacun sait, créa la coloniale, devait « l’avoir à la bonne ».

Un séjour de 2 ans et demi à la Compagnie autonome parachutiste de Brazzaville où il est affecté à la section d’Entretien et de pliage des parachutes, ou un autre adjudant David, l’impressionnera par ses prises de risque et ses défis en saut commandé.

Retour à Bayonne pour une petite année.

Le caporal DERRIEN repart en séjour de 2 ans et demi à Madagascar en avril 1964, affecté à la SEP du 5ème Bataillon de Parachutiste d’Infanterie de Marine/Ivato, fréquemment en mission de balisage de zone saut et de livraison par air. participant à quelques dégagements mémorables avec  des camarades « anciens du 3 » d’Algérie qui lui vaudront quelques jours de taule où la fête s’est poursuivie à l’aide d’un tuyau d’arrosage rempli de vin rouge et bouchonné à ses deux extrémités ! A Tananarive, il fera la connaissance de celle qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants, Jackie Rasoampamronjy

De retour en métropole,  en septembre 1966, rengagé au 3ème RPIMA,  le caporal-chef Derrien repart à Madagascar en septembre de l’année suivante,  au 2ème Régiment de Parachutiste d’Infanterie de Marine, toujours à Ivato et toujours à la SEP.  En 1969, il épouse Jackie et demande à être libéré sur le territoire. Pris d’un remord tardif,  sa demande ayant été acceptée, il ne doit son retrait qu’à l’intervention de général Bigeard qu’il sollicite à son retour de footing matinal !

Retour au 3 et dernier séjour de 2 ans au 2ème RPIMa d’où il reviendra avec femme et enfants  en février 1973.

De rengagement en rengagement, le Caporal-chef DERRIEN, ayant refusé d’être nommé sergent par crainte d’être renvoyé dans la vie civile pour atteinte de la limite d’âge de ce grade, servira encore dix ans au 3, dans ses dernières années.

Médaillé militaire en 1980, il est président des caporaux-chefs, fonction de guide et d’animateur pour ses pairs, relai du commandement et parfois intervenant auprès de lui, les caporaux-chefs, même ou surtout parachutistes, n’étant pas toujours des anges.

A sa demande insistante,  le colonel  ROUDEILLAC le prend avec lui lorsque le 3 part au Liban en- 1983.

Le caporal-chef Derrien y est gravement blessé 

Je cite :

« Caporal-chef ancien en grade et en service, volontaire pour servir avec son régiment pour une mission de paix au Liban où depuis son arrivée, le 30 septembre 1983, s’est distingué par sa bonne humeur, son dévouement, sa rigueur et une conscience professionnelle exemplaire.

A été gravement blessé le 21 décembre 1983, lors de l’explosion d’un véhicule piégé placé à proximité du poste de commandement et a fait preuve d’une conduite héroïque dans la pure tradition des troupes aéroportées »

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Palme

Rapatrié, soigné, ayant perdu 1 œil, après 3 ans de congé maladie, Derrien fait valoir ses droits à la retraite en 1988, totalisant 394 sauts en ouverture automatique.

Il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 2000, Officier en 2010

Derrien ne coupera jamais le lien avec le 3ème RPIMA par le biais de l’Amicale des anciens du 3, sera membre du Comité d’honneur de l’Union nationale des parachutistes, de l’Amicale des Eléphants Noirs regroupant les anciens de la CAPIMA,  porte-drapeau des Médaillés Militaires et des Décorés de la Légion d’Honneur au Péril de leur Vie  et d’autres associations. Toutes associations honorées de le compter parmi leurs membres.

Participant à la peine de son épouse et de sa famille (5 enfants dont les 2 fils ont servi les Armes de la France, l’un dans les Paras « Colo », l’autre à Légion Etrangère, 10 petits enfants, 2 arrières petits-enfants à ce jour), nous, les présents, nous assurons Jackie de notre soutien, veillant à ce que cela ne soit pas qu’un mot de circonstance.

M.B