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Éloge du colonel Bernard BACHSCHMIDT

BACHSCHMIDT Bernard
en la basilique Notre-Dame des Tables à Montpellier le lundi 30 janvier 2023
par son ami, le général de corps d’armée (2s) Michel ALAUX

Mes chers amis, Mesdames, Messieurs,
La vie nous réserve souvent des moments délicieux, assortis de joie, d’affection partagées, des moments que l’on parcourt, en n’imaginant pas un seul instant qu’ils puissent être suivis à brève échéance de circonstances plus douloureuses, souvent cruelles, en raison de la maladie, de la disparition d’un être cher, parfois au terme d’un long processus, parfois avec brutalité.
Nous avons longtemps côtoyé Bernard et Janou Bachschmidt à titre familial, mais aussi dans les associations. L’annonce de la maladie puis de la disparition de Bernard, pour nombre d’entre nous, nous laissèrent incrédules, abasourdis. Dans ces moments douloureux, nous nous sentons impuissants face à l’adversité, le réflexe de notre communauté est de se rassembler et d’entourer de son affection la famille du disparu.
Comprendre le parcours de Bernard Bachschmidt, c’est d’abord rappeler ses origines. Né en 1942 à Shanghaï en Chine, où ses parents étaient en poste. Ayant eu une grand-mère japonaise, il était marqué, me semble-t-il, par les civilisations asiatiques. Un caractère généralement égal, ne se livrant que rarement, analysant finement les situations, donnant des appréciations et jugements toujours pondérés. Cultivé, ouvert à de nouvelles idées, il pratiquait avec talent l’humour et la dérision ce qui ramenait à de justes analyses les évènements majeurs de nos sociétés.
Faire un retour sur la vie de Bernard c’est aussi rappeler son admission à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, en 1964, promotion « Corse et Provence ». Engagement pour un métier, celui des armes, mais aussi une vocation, celle de servir son pays et ses concitoyens. La scolarité y était exigeante et nous ne mesurions que rarement à ce moment-là combien cet engagement dans la vie, faite certes de servitude mais aussi de grandeur, comporterait l’attachement à des valeurs d’honneur, de respect du droit et de la personne humaine, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême. Certains de nos camarades l’ont en effet payé de leur vie. Bernard a lié au sein de sa promotion des amitiés qui ne se sont jamais démenties et, parce que c’était un homme de fidélité, il a maintenu des liens avec ses amis saint-cyriens. Ceux venus aujourd’hui nombreux de sa promotion en portent témoignage.
Bernard choisira de servir dans l’infanterie de marine et débutera sa carrière au 3e RPIMa à Carcassonne puis, toujours chez les parachutistes à Madagascar et au 23e RIMa à Maisons-Laffitte. Il servira en qualité d’instructeur à l’ESM de St-Cyr Coëtquidan, à Bouaké auprès des forces armées ivoiriennes, ainsi qu’au sein de l’École militaire de Strasbourg.
Bernard intègrera en 1980 la prestigieuse École de guerre à Paris avant de rejoindre le monde du renseignement extérieur que d’aucuns appellent les Services spéciaux. Il y servira à Paris, au Zaïre, au Zimbabwe et en Malaisie où il occupera le poste de second conseiller auprès de l’ambassadeur. Autant de postes éminemment délicats, au contact de situations complexes et dans un environnement souvent hostile. Peut-être était-ce en raison de ses origines, sûrement parce que la discrétion, voire le silence font partie de ces métiers, Bernard était peu disert et s’est rarement confié sur ses états de service. Mais dans nos discussions sur l’état du monde, on sentait bien que sa vie et son expérience professionnelle, lui permettaient d’apporter des éclairages inattendus et souvent extrêmement intéressants.
Bernard terminera sa carrière au grade de colonel ; il était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite attestant, s’il en était besoin, de belles qualités humaines ainsi que d’un engagement remarquable au service de la France.
Depuis l’an 2000, Bernard et Janou, vous aviez fait le choix de vous installer à Montpellier et vous vous y êtes investis. Toi, Janou, au sein de l’association Accueil des Villes de France avec l’activité bridge, Bernard golfeur impénitent parcourait les greens, s’était beaucoup impliqué dans les bureaux des deux associations, l’ANOCR et la SMLH. Dans chacun des cas, un engagement fait de dévouement et de désintéressement. Merci pour ce que vous nous avez donné tous les deux, merci pour les moments délicieux auxquels vous nous avez conviés. Pour compléter ce qu’était notre ami disparu, il me revient l’image de Bernard remontant tranquillement la rue St Guilhem avec son chien Cookie pour aller boire un café à côté des halles Castellane. Il y reflétait une bonhommie, une sérénité qui sont l’apanage des belles personnalités.
Bernard, tes compagnons de route s’inclinent avec respect et affection devant ta dépouille. Nous présentons à ta famille et, en particulier à Janou, et bien sûr ses enfants, nos affectueuses condoléances.
Adieu Bernard. Tu as quitté les chemins terrestres pour d’autres sur lesquels Dieu t’a appelé. Repose en paix et à un jour futur.