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La Force Noire de l'armée française

Histoire des tirailleurs indigènes



 Des fronts de 1914 à ceux de 1939-1945, les tirailleurs de Madagascar et de toute l'Afrique noire servirent avec courage et honneur une France en péril.


Les origines de la "Force Noire" se trouvent dans la création, par Louis Faidherbe, dès 1857, des "tirailleurs sénégalais" qui accompagnent les troupes françaises lors de l'expansion coloniale et dans la mise en œuvre du projet d'un homme, alors lieutenant colonel Charles Mangin (qui a popularisé l’histoire de ces hommes au travers d’un ouvrage, La Force Noire).

La conquête du Maroc

Charles Mangin développe le recrutement des troupes indigènes sur les territoires africains désormais colonisés. La mise en place de la force noire n’est encore qu’à l’état d’expérience lorsque la conquête du Maroc vient modifier la situation. La métropole qui ne trouve pas aisément des militaires prêts à ces futurs combats, fait appel aux Africains recrutés tant bien que mal en Afrique occidentale pour renforcer ses bataillons. Entre 1908 et 1914 ces "Tirailleurs sénégalais" font partie de l’armée d’Afrique qui impose le protectorat au Maroc.

En 1914, c’est la mobilisation générale contre l’Allemagne. L’appel à l’Afrique commence au mois d’août dans le but d'appuyer l'armée française confrontée aux dangers que laissaient présager la montée des défis et le bellicisme allemand.

L’équipement des tirailleurs

La coiffure qui accompagne le premier uniforme donné aux tirailleurs sénégalais, en 1857, est une chéchia, une calotte de laine souple de couleur rouge.

Pendant la Première Guerre mondiale, la chéchia portée au combat est parfois recouverte d'un manchon en toile kaki clair, puis confectionnée en drap bleu foncé dés la fin de 1914, puis en drap bleu clair et enfin kaki en 1916.

Elle est conservée par les tirailleurs pendant un siècle et portée avec les différentes tenues qu'ils revêtent tout au long de la période.

De couleur rouge, l'une des couleurs prisées par le prophète Mahomet, elle ne comporte pas de visière. Ainsi le croyant peut se prosterner jusqu'au sol lors de la prière.

Pour le reste de la tenue, la condition essentielle était la culotte turque. Les Musulmans ne seraient pas engagés s'ils avaient dû porter le pantalon.

Quant aux armes, Faidherbe a souhaité que les tirailleurs soient armés de fusils à double canon. Ce type de fusil est une exception dans l'armement réglementaire français ; il permet d'avoir un second coup disponible face à des adversaires armés le plus souvent de fusils de chasse à deux coups.

Jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs sénégalais sont autorisés à se faire accompagner par leur famille, non seulement dans les cantonnements occupés au gré de leur affectation mais aussi en campagne.

Sur place, "Madame Tirailleur" assure l'intendance de son mari et participe aussi parfois à ses côtés aux opérations militaires, soit qu'elle l'approvisionne en munitions, soit qu'elle recharge ses armes, ceci sous le feu de l'ennemi. L'épouse du tirailleur risque donc elle aussi sa vie.

La Grande Guerre

En 1914, on comptait 14 000 tirailleurs sénégalais en Afrique de l’Ouest et 15 000 à l’extérieur, principalement au Maroc. Six bataillons furent immédiatement dépêchés en France à la mobilisation. Les tirailleurs furent engagés sur le front dès le début des combats. Les bataillons de tirailleurs sénégalais rejoignent pour la première fois la France afin de participer aux combats sur la Marne et l'Yser.

L’entre-deux-guerres

Au sortir de la Première Guerre mondiale, sur les 212 000 Africains français qui ont servi, 163 000 sont engagés en France. 30 000 sont morts durant la guerre.

A la démobilisation, les troupes stationnent dans les garnisons de métropole. Pour favoriser la promotion de cadres africains et malgaches, une école d'officiers est ouverte à Fréjus.

Déjà présents lors des expositions universelles de 1889 et de 1900, les tirailleurs participent à la célébration de l'Empire lors de l'Exposition coloniale internationale de Paris en 1931.

La Seconde Guerre mondiale

Dans les années 1930, la montée des menaces incite le commandement à planifier l'arrivée de nouveaux renforts des colonies. A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, la France fait appel à ses colonies et ses tirailleurs indigènes. En Afrique noire, le ralliement des territoires du Tchad, de l'Oubangui-Chari, du Cameroun, du Congo et du Gabon, au général de Gaulle fournit des soldats indigènes à la France Libre. Ils vont porter ses premières victoires en constituant le plus fort contingent de ses troupes jusqu'en 1943.

Les propagandistes allemands les présentent comme des cannibales, des sauvages se battant à l’arme blanche. Beaucoup d’entre eux sont exécutés sommairement par les Allemands lors des arrestations! Parmi les prisonniers sénégalais, certains parviennent à s'évader pour rejoindre les rangs de la Résistance.

Ces Sénégalais libres rejoignent alors de nombreux maquis, notamment dans le Vercors où ils forment même un "escadron sénégalais" au sein d'un régiment de cavalerie, le 11e cuirassiers, et se distinguent encore au cours des combats de la Libération.

Après la signature de la reddition allemande, 15 000 tirailleurs sénégalais sont encore aux mains de l'occupant allemand qui les a internés en France dans des camps dits "Frontstalag". En France, car l’armée allemande ne voulait pas de ces soldats noirs sur leurs terres.

De nos jours

Le 23 août 2004, Abdoulaye Wade, le président du Sénégal, célèbre la première Journée du Tirailleur, commémorée désormais tous les ans.

Il fait réinstaller, devant la gare de Dakar, la statue "Demba et Dupont", érigée après la Grande Guerre à la gloire des poilus français et africains.

Longtemps rejetés de la mémoire collective, au lendemain des indépendances africaines, le film Indigènes a fait sortir de l'oubli ces hommes et attiré l'attention sur l'ingratitude dont ils ont été victimes (les pensions et retraites accordées aux anciens combattants africains avaient été gelés dans les années 1960).

A l'initiative de diverses associations d'anciens combattants français, un conseil national pour les droits des anciens combattants d'outre-mer est créé en 1994. Depuis 2007, les pensions ont été "décristallisées", c'est-à-dire débloquées et revalorisées.